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(αγορα ύδραυλις)


L'Hydraule

Les peaux
mercredi 12 novembre 2003 08:28:39
Dans les sommiers, on utilise les peaux pour :
- l'étanchéité des soupapes
- les boursettes

-> S'agit-il du même type de peaux pour ces 2 utilisations ?

-> On utilise la peau de quels animaux ?

-> Quel traitement(s) fait-on subir à ces peaux avant de les utiliser ? Est-ce le facteur d'orgue qui s'en occupe ou achète-t'il les peaux déjà traitées ?

-> Doit-on coller les peaux de soupapes avec une colle spéciale ?

-> Quelle est la durée de vie moyenne de ces peaux ? Est-on en général amené à les remplacer lors des restaurations / relevages ? Pour les soupapes ? pour les boursettes ?

-> Connaissez vous des orgues historiques (XVIIIème s. / XIXème s. ) dont les peaux d'origine n'ont pas été remplacées et qui fonctionnent encore correctement ?

-> Quelles sont les pathologies constatées pour les peaux ? Dessèchement ? Fatigue (pour les boursettes) ou écrasement (pour les peaux de soupapes) ?
Re: Les peaux
vendredi 14 novembre 2003 10:45:39
En principe on utilise de "la peau" pour toutes les parties devant être étanchéifiées. Selon les besoins on dispose de peaux de différentes épaisseurs (la peau des soufflets est plus épaisse que celle des soupapes par exemple).

D'après ce que je sais on utilise de la peau d'ovidé (moutons...) et de bovidé (boeuf...), prête à l'emploi.

Les peaux sont collées à chaud, avec de la colle d'os, peut-être d'autres (poisson...).

Je n'ai aucune idée de la longévité des peaux. On trouve parfois de "vielles peaux" en bon état alors que d'autres, plus récentes sont bonnes à changer. Il est vrai qu'en nourrissant les animaux aux hormones, avec des produits trafiqués, la qualité biologique des tissus est moindre. De la même manière, les peaux ne sont plus forcément "traitées à l'ancienne" et les procédés technologiques actuels ne donnent pas des résultats aussi probants que ceux de nos ancêtres. On peut cependant trouver de bonnes peaux à l'ancienne en se déplaçant dans certains villages au sud de l'Espagne (le coût est alors plus cher!).

Les pathologies constatées sont un dessèchement, cassure au niveau des plis, déchirures multiples et variées...
Re: Les peaux
vendredi 14 novembre 2003 11:40:20
Pour ma part, j'ai fait remplacer une peau de soufflet en mai dernier, mais bien des réparations de fortunes avaient déjà été effectuées dans les années antérieures. C'est un orgue qui date de 1942, qui a été réinstallé dans l'église où il se trouve actuellement( après qu'un orgue précédent ait péri dans un bombardement, et que la tour romane ait été réparée) et j'y suis le titulaire depuis juillet 96, donc avis aux "experts" pour d'éventuelles conclusions....
Re: Les peaux
dimanche 16 novembre 2003 18:58:44
Boursettes : agneau et chevreau, le reste : mouton en général. D'autres sont utilisées : cerf, vache pour ce qui est plus épais.

La colle la plus pratique est la colle de peau (de lapin) qui s'utilise chaude. La colle blanche convient aussi. La néoprène a une durée de vie très courte et certains facteurs l'ayant utilisée pour du cuir ont été obligés de tout refaire après 10 ans.

En restauration, par exemple chez Cavaillé-Coll (le vrai), on constate que sur certains orgues les peaux sont comme neuves alors que dans d'autres, elles partent en poussière.
C'est vraiment quelque chose que les facteurs ne maitrisent pas. Les peaux que nous utilisons aujourd'hui sont-elles de meilleure ou de moins bonne qualité ??? L'avenir le dira. En général , ce qui est en cause, c'est la qualité du tannage. La durée de vie d'une chaussure ou d'un blouson est quand même moindre que celle d'un orgue. Est-ce que les tanneurs font la différence ???
Re: Les peaux
mardi 6 janvier 2004 13:41:01
une question qui en fera sursauter plus d'un, j'en suis sûr, mais pourquoi ne pas se lancer dans les matériaux synthétiques ? Je pense en particulier aux silicones. J'ai moi-même dû remplacer plusieurs boursettes dans l'orgue mourant du village et comme je n'avais pas de peau sous la main j'en ai fabriquée avec du silicone aéronautique (du vrai, pas du joint de baignoire!).
C'est un matériau imputrescible, ininflammable, conservant sa souplesse dans le temps et se colle avec... du silicone (le même) !
J'aimerai bien avoir l'avis de pro sur ce sujet.
Re: Les peaux
mardi 6 janvier 2004 14:06:12
Pour ma part, je ne prendrai jamais le risque d'utiliser un matériau dont on ne connait pas la tenue dans le temps. Il ne faut pas oublier qu'un orgue doit avoir une durée de vie autre que celle d'une TV, d'un ordinateur, ou d'une voiture.
Il n'est pas rare de trouver des boursettes (en peaux évidemment) en bon état et qui pourtant ont 150 ans...

Par ailleurs, oserait -on imaginer par exemple, remplacer les fenêtres du chateau de Versailles par des fenêtres en PVC parce que c'est beaucoup mieux.
C'est un très vaste débat.
Re: Les peaux
mercredi 7 janvier 2004 16:55:54
ouhlà ! je sens l'ardeur de la passion de l'homme du métier monter en flamme. Ne sortez pas tout de suite le bûcher SVP ;-)

Je partage totalement l'avis selon lequel remplacer au cours de restauration des matériaux anciens par des modernes (parce que ça fait "in"winking smiley est complètement saugrenue. (du PVC à Versailles...!? meme chez moi je n'en voudrait pas!)

Je n'apprécie guerre non plus les expériementations dans les orgues du XXe (voir [www.note.fr.st] rubrique "Pourquoi ?" pour ce faire une idée de ce que j'endure...)
Mais.... ne serait-il pas judicieux d'étudier la question pour les nouvelles orgues étant donnée la quantité phénoménale de nouveaux matériaux apparus récemment ?

Le silicone dont je faisais référence existe déjà depuis un bout de temps (je vais me renseigner) et il est utiliser normalement dans les moteurs d'avions.
Ca donne une idée de qualité et de la résistance du matériau.
son petit nom c'est RTV-106 de general electric pour les curieux

Je ne parle pas _volontairement_ d'électronique car étant informaticien de formation, je sais pertinemment que les composants ne vivent rarement plus de 10 ans et que de plus ils ont une facheuse tendance à ne pas supporter les climats chaotiques des églises.
Re: Les peaux
samedi 8 janvier 2005 10:28:49
La peau que j'utilise est de la peau de mouton tannée à l'albumine: de la mégis. Elle fait 07mm d'épaisseur et à été largement éprouvée dans le temps. Pour les boursettes c'est de la peau d'agneau plus fine et plus souple.
les meilleures conditions d'achat que j'ai trouvé sont celle que l'association les LJTM "les joyeux tourneurs de manivelle" a obtenue par Michel Fischer son site [www.chez.com]
ma dernière commande pour deux peaux de mouton et un quart d'agneau m'a couté 70€.
a raprocher de 95€ que demande RELMA seul fournisseur parisien de mégis pour une seule peau.
Re: Les peaux
jeudi 19 janvier 2006 20:17:10
Du point de vue du tanneur, ou plutôt du mégissier, deux éléments sont à prendre en compte :
- la nature de la peau : agneaux moutons bovins chevreaux chèvres cerfs, classés dans l'ordre de leur résistance à la déchirure
- la nature et la qualité du tannage : chrome,végétal,mégis, sans oublier le parchemin, et la baudruche qui ne peuvent pas théoriquement, se classer dans les peaux tannées.
Ceci posé, l'épaisseur demandée par le facteur est bien sûr le premier critère à respecter. Il y a lieu de fournir une catégorie de peau adaptée par sa nature à l'épaisseur requise, par exemple des chevreaux pour les boursettes ou du cerf pour les soupapes.
La qualité du tannage est bien sûr primordiale.
Nous restons à disposition pour répondre à d'éventuelles questions sur les cuirs, dans la limite de nos modestes connaissances.

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