Sainte Rita ayant des velléités d'intermittente du spectacle, Jean-Baptiste à eu la bonté de me laisser en atelier pour me donner le sentiment de faire quelque choses de ma vie. Mon moral étant donc sur la pente ascentionnelle je m’en suis allé consulter la littérature pour te répondre sachant qu’un dessin et une légende feraient beaucoup mieux qu’un long discours à la sauce Cossonnienne : infiniment indigeste.
Il y a deux systèmes de sommiers à ressorts. Le nordique et l’italien. Ne me demandes pas de te dire quel est le meilleur, le plus fiable le plus ... machin ; s’il m’a souvent été donné l’occasion de voir ce type de sommiers (en Allemagne ou en Italie), je n’en ai pour autant jamais pratiqué la construction ni la restauration en atelier.
Planche n° 38
SOMMIER A TRÉBUCHET
(SPRINGLADE)
Légende
A : laye
B : soupape de note
C : ressort de soupape de note
D : boursette
E : fil de traction de la soupape B
F : gravure
G tampon de visite des soupapes de jeux K
H, H', H" : soupapes de jeux
K : ressorts des soupapes de jeux
L : support des ressorts des soupapes de jeux
M, M', M" : tringles de commande des soupapes de jeux
N : tuyaux
P : chape
Q : table
R : gravure dans la table
ST : pilote de transmission des tringles M aux soupapes de jeux H
Fonctionnement :
Déjà décrit dans le chapitre précédent, le premier barrage que le vent va rencontrer dans la laye A est la soupape de note B qui, ouverte, permettra le passage du vent dans la gravure F, alimentant tous les tuyaux d'une même note. Le deuxième barrage que le vent va rencontrer est celui de la soupape de jeu H, H' ou H". Pour chaque « jeu », il y a autant de soupapes H que de notes (ex. : 56 notes au clavier = 56 soupapes de jeu H). Il y a donc une soupape de jeu par gravure. Toutes ces soupapes de jeu H peuvent être ouvertes ou fermées simultanément grâce aux tringles M, M' ou M" (barres de bois de la longueur du sommier), qui sont mobiles et actionnées par des poussoirs.
Quand on abaisse une tringle M', toutes les soupapes H' d'un même jeu sont abaissées simultanément grâce au pilote ST qui relie la tringle M' aux soupapes H'.
Quand on relève la tringle M, toutes les soupapes H se ferment simultanément.
Pratiquement : Quand le premier barrage est ouvert (soupape B abaissée), ainsi que le deuxième barrage (toutes les soupapes H, H' et H" abaissées), le vent peut alors aller de la laye A aux tuyaux N ; les tuyaux peuvent parler.
Sur le schéma on voit que seul le « jeu » correspondant à la tringle M' laissera passer le vent depuis la gravure F jusqu'aux tuyaux N, les soupapes H' étant alors ouvertes.
Par contre, la tringle M n'étant pas abaissée, toutes les soupapes H sont fermées et le vent ne peut passer de la gravure F aux tuyaux N.
In
De l’Orgue
Bernard Teulon,
Préface d’André Isoir
Photographies Bernard Mariotti
Schémas : Daniel Laurent
Éditions Édisud, Aix-en-Provence, 1981.
Page 51.
Fig. 27 Coupe longitudinale et fragmentaire d'un sommier à ressorts de type italien :
En haut : Registre fermé - En bas: Registre ouvert
A Laye - B Soupape donnant accès à la gravure - C Gravure - D Soupape individuelle pour le tuyau, maintenue fermée par un ressort - E Conduit amenant le vent de la gravure jusqu'au tuyau - F Tuyau - G Tige métallique entraînant l'ouverture de la soupape D H Ergot accrochant au passage la tige G - I Barre de registre dont le mouvement traînant ouvre toutes les soupapes d'une rangée de tuyaux
In
L’orgue, instruments et musiciens,
Bernard Sonnaillon
Office du Livre
Éditions Vilo, Paris, 1984
Page 33.
