Bien cher Cavaillé-Cooll,
Poursuivons donc notre réflexion déjà entamée dans un
précédent fil, particulièrement sur le très prosaïque sujet de
la règle de sommier.
La conception d’un sommier découle de données choisies, au départ, de façon assez arbitraire.
On commence par déterminer :
- une composition de jeux.
- l’ordre des jeux sur le sommier (généralement notés depuis la façade).
- les diamètres des tuyaux de chaque jeu.
- les diamètres des perces de chaque tuyau.
- la disposition des tuyaux (chromatique, diatonique, en tierce, autre)
.
C’est à partir de ces données que l’on peut établir
la règle de sommier ; elle est déterminante du reste qui va suivre...
Si l’on y songe bien, la règle de sommier figure une représentation de la grille toute entière réduire aux paramètres
d’une seule dimension, suffisante toutefois pour se faire une idée des trois que constituent toute représentation volumique. Seules la hauteur de la ceinture et l’épaisseur des traverses aux denticules doivent encore être précisées pour avoir une idée très précise de l’ensemble puisque les assemblages de ceintures de sommiers se font généralement à queues d’arondes.
Si la règle de sommier est à ce point capitale, on doit donc, tant dans l’option de sa détermination par des moyens informatiques qu’en dessin purement manuel, pouvoir en maîtriser le moindre des paramètres. Par exemple, je veux pouvoir décider (parce que ça me chante, là, maintenant, tout de suite), de mettre une gravure de troisième
sol dièze complètement disproportionnée face à ses voisines tout comme je dois pouvoir décréter la même chose pour le troisième barrage entre les premiers
mi et
fa dièze d’un sommier à division diatonique. Cette disproportion est d’ailleurs imposée dans certains barrages qui doivent être complètement assemblés dans la ceinture, beaucoup plus fortement que dans les simples denticules afin de renforcer l’unité structurelle de la grille.
Pour faire simple (et nous mettrons ici un
signet dans notre réflexion afin de pouvoir y revenir par la suite), nous considérerons que les gravures aveugles (ou muettes) n’existent pas. Elles seront donc figurées comme de gros barrages même si l’on sait bien que passé une certaine proportion d’épaisseur, il est préférable de mettre deux barrages côte à côte avec une gravure muette plutôt qu’un énorme barrage qui, par son épaisseur, aurait plus de force pour travailler à mauvais escient.
Les feuilles de calcul présentées ici (
en français et en (mauvais)
anglais) permettent d’être remplies de manière presque automatique, c’est-à-dire à partir de données issues de feuilles de tableur qui existent déjà. On passe traditionnellement par le
copier / coller pour commencer à remplir des diamètres des jeux que le sommier contiendra ; il est aussi possible de saisir directement des diamètres calculés «
sur place ». Dans la première feuille, ce
copier / coller ne se préoccupe ni de l’ordre des tuyaux, ni des tuyaux manquants. On va chercher des tailles et on les
colle au bon endroit dans la limite rappelée de soixante-et-une notes.
Ceci fait, il faut établir les notes du sommier ainsi que leur ordre. L’opération se fait en une fois par une boite de dialogue dédiée et programmée par mes soins... C’est elle qui détermine la disposition des tuyaux (chromatique, diatonique, en tierce, autre) sur le sommier. C’est un travail qui serait fastidieux à faire à la main et c’est, typiquement, le genre de choses que seules les macros sont capables de faire. Inutile de te dire que je ne ferai cette programmation
que pour
OpenOffice.org. Le fichier proposé ici est donc au format ODS et il te faudra accepter l’exécution des
macros pour le voir fonctionner.
Tu ne manqueras pas de me spécifier que ma feuille de calcul ne prend pas en compte les doubles gravures pour une seule note ; de même, je n’ai pas considéré la problématique des jeux composés, ce qui fait encore un peu petit joueur... J’entends tout aussi bien qu’il existe des sommiers de plus grande envergure (octaves graves et aiguës) qui dépassent les soixante-et-une notes maximum imposées actuellement. Mais, me connaissant, tu auras tout autant noté que je n’ignore rien de ces manques, eux aussi mis en
signets dans les replis de mes connexions synaptiques ; il reste encore entendu que nous naviguons dans des choses simples puisque c’est la meilleure façon de les trouver rigolotes pour le bac à sable de maternelle auquel tu me fais l’honneur de te convier. Pour t’aider dans ces découvertes, j’ai, tout au long de ma programmation, écrit un petit mode d’emploi (
en français et en (toujours aussi mauvais)
anglais) qui t’aidera assurément à la compréhensions de ces deux feuilles de calcul...
Enfin, connaissant la perspicacité de ton attention, tu ne manqueras pas d’être surpris de ne pas voir la moindre mention au sujet des
valeurs booléennes (vrai ou faux) en regard de chaque diamètre alors qu’il est acquis que le tuyau soit posté ou non n’influe en rien sur la règle. Revenant au
fil qui précéde le présent, et faisant feu du bois de nos résultats actuels, je te mets au défi (facile à relever) de comprendre quelle en est la finalité... Donc en attendant mieux, tu peux toujours cliquer sur le bouton intitulé «
Règle de l’Ordre » pour te dessiner une page A4 que tu pourras, par la suite, imprimer puis découper en bandes avant de les recoller comme une seule.
Du collage-découpage de maternelle en somme...
Bien à toi,
Modifié 3 fois. Dernière modification le 21/02/10 21:02 par smcj.