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(αγορα ύδραυλις)


L'Hydraule

L'orgue à tuyau - Veerkamp
mercredi 7 avril 2010 15:15:50
Bonjour,

Je suis organiste et travaille depuis quelques années sur mon temps libre à la construction et surtout à la conception d'un orgue à tuyaux. Je travaille en ce moment à la programmation d'une feuille de calcul excel pour le dimensionnement des sommiers, des tuyaux, ainsi que de la soufflerie.
J'essaie donc de glaner le plus de connaissances possible en ce qui pourrait amener à un dimensionnement moins empirrique de l'orgue, afin de pouvoir arriver dimensionner facilement les pièces sus-citées.

Un des problèmes sur lequel je bute depuis pas mal de temps est le dimensionnement des bouches des tuyaux en bois ou en métal. J'ai trouvé en visitant pusieurs sites la référence à l'article L'orgue à tuyaux par Pierre VEERRKAMP. En revanche, impossible de se procurer cet opus, étant marqué épuisé sur le site Cavaillé-Coll.

Je me tourne donc vers vous pour vous demander où serait il possible de se procurer cet ouvrage, ou encore de pouvoir le consulter (bibliothèque...). Ou alors, est-ce qu'un hypothétique possesseur de ce livre pourrait me donner quelques équations mathématiques ou valeurs clé qui pourraient m'aider dans ma tâche, tant sur les tuyaux que sur d'autres organes de l'instrument ?

Merci d'avance pour votre aide !

Riton
Re: L'orgue à tuyau - Veerkamp
vendredi 9 avril 2010 10:01:15
C'est vrai, j'ai également essayé de mettre la main sur cette bible à l'orthographe de l'auteur sans cesse revisitée, mais sans en trouver trace au format électronique. J'avoue ne pas avoir fouillé les bibliothèques, et si l'hydraule venait à s'enrichir de ce volume j'y passerais mes nuits. La mise en pratique des préceptes d'Aristide pour la construction de quelques tuyaux m'intéresse aussi dans le détail, alors même que quelques trucs sont déjà révélés.

Bon courage pour votre construction ! En espérant pouvoir un jour comparer nos productions !
Re: L'orgue à tuyau - Veerkamp
vendredi 9 avril 2010 21:05:44
Bonjour à tous,

Je suppose que vous n’aurez pas manqué de lire les quelques publication faites ici au sujet des tailles de tuyaux ainsi que les très récents essais de mise en place informatique d’une règle de sommier par le biais de la suite bureautique OpenOffice.org évoquée sur le présent forum. Si vous connaissez d’autres endroits où ces deux sujets sont abordés (même en d’autres langues que le français), nous vous serons reconnaissants d’en partager les adresses web en ce lieu.

En vertu de la loi qui, en France, libère le droit d’un texte soixante dix ans après la mort de son auteur, et sachant que Pierre Veerkamp est mort en 1923, le texte de ce livre est libre de droits depuis dix-sept ans. Mais sachant que la première édition complète de cet ouvrage a été faite par Ton van Eyk et Victor Timmer et édité par l’Association Aristide Cavaillé-Coll en 1986, j’ignore les distinguos exacts de ce genre de publications. En fait, je pense qu’il doit être possible de publier le texte in extenso en mettant de côté tout appareil critique.

Il est aussi possible qu’une édition pirate existe, par exemple des photocopies de l’édition Cavaillé-Coll sous la forme d’un fichier PDF. Malgré une mémoire que je sais pourtant assez fiable, je ne me souviens pas en avoir jamais vu la couleur. Mais je peux me tromper ; on vieillit souvent plus vite que l’on ne le souhaiterait...

Bien à vous,
winking smiley



Modifié 1 fois. Dernière modification le 09/04/10 21:10 par smcj.
Re: L'orgue à tuyau - Veerkamp
vendredi 9 avril 2010 23:15:26
Merci smcj, pour ma part je n'ai pas raté ces liens géniaux pour les tailles des tuyaux. Pour les bouches, leur traitement est infiniment plus complexe. Mais effectivement, pourquoi ne pas s'inspirer pour des hauteurs de Cavaillé-Coll ou du moins en apprendre la technique.
Re: L'orgue à tuyau - Veerkamp
samedi 10 avril 2010 14:29:31
Bonjour !

Merci pour ces réponses et ces liens vers d'autres pages aux aparences fort intéressantes, que je n'ai pris le temps que de survoler.
Pour ma part, j'avais déterminé quelques dimensions de mes tuyaux grâce à des écrits anglophones que vous pouvez trouver sur ce lien. Dans les écrits de la section Pipes est évoqué un nombre dit d'Ising, utile au dimensionnement des bouches. Ce nombre est fonction de divers paramètres du tuyau comme la pression du vent, la fréquence du tuyau, l'épaisseur de la lame d'air, et la hauteur de la bouche. Ainsi, pour un nombre d'Ising et une hauteur de bouche donnés, une simple relation permet d'obtenir l'épaisseur de la lame d'air "qui doit être de l'épaisseur d'une carte à jouer", comme le disait si bien Dom Bedos !
Le graphique suivant permet de lire directement ces valeurs.
Le problème reste ensuite de trouver la hauteur de la bouche pour en déterminer l'épaisseur de la lame d'air, ou vice versa. Certains traités donnent des valeurs fonction de la largeur de la bouche (Dom Bedos et autres traités anglais anciens), mais il me semble avoir lu dans les traités de Cavaillé-Coll que ses expériences l'avaient mené à la conclusion suivante, à savoir que la hauteur de la bouche ne dépend pas de sa largeur, mais plutôt de la hauteur du son. Autrement dit, tous les tuyaux de même hauteur devraient avoir une bouche de même hauteur.
Etant en Ecosse en ce moment, j'essaie de glâner le plusd e traités anglophones de facture d'orgue afin de voir si quelqu'un n'aurait pas écrit des choses intéressantes à ce sujet.
Je vous tiens au courant de mes recherches. En vous remerciant !
Re: L'orgue à tuyau - Veerkamp
samedi 10 avril 2010 15:46:06
Pour des tailles de tuyaux, le site de Raphi Giangiulio donne quelques tableaux complets calculés à partir des tailles utilisées par Laukhuff. On en pense ce qu'on veut, l'avantage c'est qu'on peut juger du résultat sonore de cet orgue entièrement fait maison. D'ailleurs, l'ensemble du site vaut le coup d'oeil.

Concernant MMD que vous citez, il y a des articles intéressant, mais il me semble que beaucoup concernent la facture d'orgues mécaniques ou de barbarie.
Re: L'orgue à tuyau - Veerkamp
dimanche 11 avril 2010 22:43:52
Bonsoir à tous,

Je me rallie assez au propos de Orgadnosiste qui attribue au site « Mechanical Music Digest™ » une certaine spécificité aux orgues mécaniques, dits « de barbarie ». En facture d’orgues traditionnelle européenne, je n’ai jamais vu aucun atelier pratiquer ce nombre d’Ising (qui me fait un peu sourire de par ma propre expérience pratique)... Relisant justement Veerkamp (au chapitre 8 pour les heureux possesseurs de cet ouvrage), il est nettement plus réaliste (suivant en cela le bénédictin) quant à l’humilité nécessaire devant l’empirisme de l’harmonie, même pour les plus expérimentés... Cela n’enlève rien aux usages (qui généralement commencent par fixer la hauteur de la bouche au quart, au tiers ou au cinquième de sa largeur). Mais estimer mathématiquement une épaisseur de lumière me semble aussi performant que ce très diplômé facteur qui calculait ses épaisseurs de carton d’enchapage...

L’idée que « tous les tuyaux de même hauteur devraient avoir une bouche de même hauteur » semble effectivement être de Cavaillé et le traité de Veerkamp va plutôt dans ce sens. Mais, encore une fois, si vous faites des relevés de tuyauteries, même relativement contemporaines, vous vous rendrez vite compte qu’il arrive aux harmonistes de prendre pour le moins quelques libertés... Je veux dire qu’il est des cas où l’oreille fait nettement mieux que toutes les formules et qu’en aucun cas je préconiserai d’oublier que nous pratiquons d’abord un Art avant une technique...


Dans le site de Raphi Giangiulio, la page intitulée Pipe Scaling, il est donné la formule
DIA(n) = SD / [2^((n - 1)/(HN - 1))]
expliquant qu’il se trouve un rapport de deux entre le premier et le dix-septième diamètre. À mon sens, il eut été une bonne chose de rajouter que l’on est là dans un contexte très classique qui, bien avant d’être inspiré par des tailles de Laukhuff, n’est autre que celui basé sur la progression de 8 (48√8 comme rapport de demi-ton) prônée par Töpfer... Cette formulation présente, toujours selon mon propre goût, le gros défaut de la qualité première qu’elle revendique : la normal mensur... Pour vous convaincre de l’égalité entre les données de Raphi Giangiulio et celles de mes propres pages, vous pouvez aller directement sur celle consacrée aux progressions et taper dans le formulaire de bas de page la valeur 155,5 comme « PremDiam » et 8 comme « Progression ». Vous obtiendrez les mêmes valeurs.

Il en va de même pour ma page consacrée aux calcul de diamètres par les logarithmes et celle de Raphi Giangiulio :
saisissez la valeur 85 comme « PremDiam » dans le formulaire de bas de page, 48 comme « DernDiam » et 13 comme « NbN » afin de bien constater un premier sol de 60,9 mm.

C’est amusant comme l’Internet est peu friand de ces choses... Alors que le diamètre des tuyaux est LE composant essentiel de la composition du timbre, alors que l’on pratique le diapasonage avec la méthode décrite par le moine depuis Arnaud de Zwolle, bien peu d’anglo-saxons se posent la moindre question sur ce genre de délicatesse, bégayant Töpfer comme si c’était le seul mode d’élocution... Sans doute la vieille Europe, particulièrement du sud, aura-t-elle encore à jouer ce rôle d’éducation que l’on nomme pluralité...

Je suis, pour ma part, à la recherche de témoignages de gens qui ont expérimenté pratiquement la différence qui se trouve entre les deux méthodologies de calcul, mathématiques d’une part et graphique de l’autre. À mon sens à très juste titre, Pierre Chéron spéculait sur le fait que les mixtures anciennes, par les fréquences médium qu’elles apportent, comblaient le « creux » de la méthodologie « alla Dom Bedos ». De fait, le calcul des diamètres par la méthode des progressions (ou celle des logarithmes qui est sensiblement la même) « gonfle » le médium dans une proportion importante qui « flûtaillent » donc en conséquence. Une expérience a été tenté (avec succès) par Laurent Plet sur deux instruments identiques. Sachant que les buffets étaient les mêmes des enregistrements ont eu lieu et un nombre conséquent d’organistes ont pu tester les différences et je vous invite, puisque vous êtes tous les deux à pratiquer la facture en dilettante, a faire preuve d’esprit expérimentateur pour en témoigner, d’abord à vous-même, sinon en ce lieu.

Bien à vous,
smiling smiley



Modifié 6 fois. Dernière modification le 19/03/13 22:32 par smcj.
Re: L'orgue à tuyau - Veerkamp
lundi 12 avril 2010 12:47:21
Alors là...j'étais complètement passé à côté de cette démonstration et de l'égalité des tables obtenues en découlant, lorsque l'on utilise la bonne progression...

Néanmoins, pour ce qui est des tailles américaines je vais essayer d'en trouver quelques sources et exemples, pour de la facture "moderne" évidemment, afin d'en évaluer la variété.

Même en ayant arpenté le site de Laurent Plet, je n'avais pas fait suffisamment attention à ces exemples d'orgues identiques dont seules les progressions de taille diffèrent. Le résultat est assez parlant à l'écoute, et effectivement on ressent déjà l'effet de tailles larges à la Cavaillé-Coll.

Pour ce qui est des mixtures anciennes, je ne vais pas m'aventurer dans ce que je ne connais pas. J'imagine que vous faites allusion au cas précis de l'orgue français et alla Dom Bedos ce qui est pour moi un cas assez particulier de l'orgue ancien et que je n'ai jamais joué. Les influences allemandes se sont fait rapidement sentir.
De même, je ne sais pas dans quelle mesure on pouvait utiliser des progressions différentes dans un instrument d'importance, en tout cas les progressions variables existaient. Alors pour boucher les trous perçus par notre oreille, il y a sûrement beaucoup de solutions.
Voir le site de Jean-Marie Tricoteaux et ses explications sur les progressions.
Re: L'orgue à tuyau - Veerkamp
mardi 13 avril 2010 12:53:29
Citation
orgadnosiste
Alors là...j'étais complètement passé à côté de cette démonstration et de l'égalité des tables obtenues en découlant, lorsque l'on utilise la bonne progression...

Ce qui me fait une excellente raison de souligner ici à quel point il est important de comprendre ce que l’on fait en appuyant encore sur le fait que la raison de l’Histoire étaye le sens de l’action.

Eh eh ! Je n’ai peut-être pas tout à fait pris le temps de programmer cet utilitaire-ci pour rien... C’est qu’il présente l’avantage de montrer les compositions de plein-jeu avec des petits traits et que ceux-ci, dans leur masse, nous parlent souvent beaucoup mieux qu’une suite de chiffres...

Prenons une composition de plein jeu plafonnant ; l’exemple est outré, la chose est entendue, mais disons que nous sommes en France...

Prenons à présent un exemple de plein jeu germanique nettement ascendant (l’exemple est tout aussi outré mais ce n’est pas bien grave puisqu’on parle de théorie générale et non de cas d’espèce).

Considérez la plage centrale du clavier sous la projection de deux éclairages : celle des fréquences émises par le plein-jeu, particulièrement le français, et celle des « creux de tailles » des diamètres issus de la méthodologie strictement graphique.

Comprenez vous pourquoi il me plait de préférer la valeur didactique des zoulis dessin en art ASCII aux déclamations chiffrées ? Faites vous la relation au regard de mon dernier post ? Notez encore que, comme Pierre Chéron l’évoquait quand on en parlait avec lui, je ne crois pas à une intention consciente des anciens ; juste à une conséquence de leurs désirs.


Pour ce qui est des tailles américaines je serai ravi que vous veniez nous témoigner ici autant de modernité que de variété... Je n’ai jamais mis les pieds aux États-Unis pour pouvoir juger dignement de leur facture ou en apprécier le sel. Mais je dois au moins dire que les (très) rares publications que j’ai vu sur l’Internet ne me semblent pas briller par une débauche de conscience du geste ou par la nécessité culturelle de l’action...

Et c’est évidemment tout le contraire qui transparaît dans les excellentes pages de Jean-Marie Tricoteaux dont je n’ai découvert que très tardivement le passage sur le calcul des mesures. Votre rappel me fait dire que je devrais VRAIMENT me botter les fesses pour en faire l’évocation dans mes propres pages tant elles apportent de l’eau à mon moulin puisque loin de décrire précisément la méthodologie de calcul de chaque diamètre comme je pense le faire assez correctement avec l’appui des formulaires interactifs, elles s’attardent avec bonheur sur le « principe générateur » des Do à vocation beaucoup plus esthétique que strictement pratique. Nos deux publications me semblent donc particulièrement complémentaires même si mon avis diverge parfois sur ce désir de tout mathématiser (fut-ce avec un désir sincère de proportions) comme c’est, à mon sens, exprimé ici de manière un peu excessive. Avec l’expérience, on sait peu ou prou qu’un diamètre donné, dans une tessiture choisie donnera tel ou tel timbre pour peu que l’on table sur un ensemble de paramètres qui fassent « bonne mesure » (ouverture du pied, hauteur de la bouche, lumière, &c.). Je ne crois pas que ce soit le principe mathématique, au sens strict du terme, qui fasse le creuset de l’Art, mais bien l’intelligence du geste et l’expérience de l’écoute. Aussi, ici comme ailleurs, faire preuve de mesure et de simplicité me semble aussi faire démonstration de maîtrise.

spinning smiley sticking its tongue out
Re: L'orgue à tuyau - Veerkamp
mardi 28 mai 2013 21:37:56
Bonjour,

Quelques années après, je reviens sur ce post avec des nouvelles concernant l'ouvrage de Pierre Veerkamp.
J'ai récemment pris contact avec le président de l'association Cavaillé Coll (via le site http://www.cavaille-coll.com/) , qui me proposait de faire un devis auprès d'un reprographe pour réaliser une copie de l'ouvrage. Suite au devis, le coût de ce fac-simile est de 50€.

Un tel tirage n'étant pas une manoeuvre transparente pour une association, son président m'invite à proposer ce re-tirage aux personnes susceptibles d'être intéressées, afin que les frais engendrés soient amortis.
SI il y a parmi vous ou dans votre entourage des personnes intéressées pour obtenir ce re-tirage, merci de vous adresser au Président de l'association Cavaillé-Coll : mail. N'hésitez pas à mettre un petit message sur ce forum, que je sois en mesure de suivre si cette annonce intéresse. Si je ne vois pas de réponse dans les quelques semaines à venir, vous comprendrez que je réclamerai l'envoi de ce fac-simile.

Bien cordialement,
H. MENANTEAU



Modifié 1 fois. Dernière modification le 28/05/13 21:45 par Riton.
Re: L'orgue à tuyau - Veerkamp
mercredi 29 mai 2013 22:43:23
Bonjour H. Menanteau (alias « Riton »),

Qu’entendez-vous par « une manœuvre transparente pour une association » ? Voulez-vous dire que l’association A. Cavaillé-Coll vous cède les droits qu’elle a sur ce tirage ? Parce que Pierre Veerkamp est mort il y a plus de soixante-dix ans son texte — et lui seul — relève, il me semble, du domaine public. Il est donc publiable in-extenso, par exemple sur le Web... Il en va, par contre, différemment de la présentation de Ton Van Eck et Victor Timmer dont le droit impose une autorisation écrite de publication ou de copie... Que je sache, l’association A. Cavaillé-Coll n’échappe pas à ce principe. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre propre vue des choses ?

Une autre solution (qui ne représenterait quasiment pas de frais tant seraient disponibles les bénévoles d’un simple claquement de doigts) serait que chacune des parties accepte de mettre ces textes de présentation et cette mise en page sous licence Creative Commons, renonçant, en quelque sorte, à cette appropriation de publication faite il y maintenant bientôt trente ans. Évidemment, ce serait faire-là un acte d’une modernité inouïe ; une sorte de lâcher prise en totale contradiction avec l’esprit actuel de l’Orgue qui est de tout fermer tant sont petits les rapports du gâteau financier. Nous rejoindrions alors celui de Roland Lopez qui, parce qu’il est un exemple, ne peut être suivi que par ceux dont la vision dépasse leur stricte personne, préférant le don sans compter au ridicule du gain qui réduit le déjà très petit.

Permettez-moi de douter de toutes ces grandeurs et pardonnez-moi encore, je vous prie, de me laisser aller à ce genre de rêvasseries. Mais, si vous y cédez, chargez-vous alors de faire suivre ma présente réponse à qui vous semble de droit ; pour ma part, je suis trop las de ces choses pour préférer leur céder à la piraterie évoquée plus haut. À défaut d’être honorable, c’est-à-dire, au moins, aussi malhonnête que ceux contre lesquels elle lutte, elle possède cet avantage indéniable d’être toute pétrie d’humour dont l’organologie contemporaine a depuis longtemps oublié la jouissance ; au royaume des Précieuses ridicules, les Tartuffes sont aussi rois que les échanges internautiques entre bons amis. Aussi, dans son désir de franco-phonie (car, en vérité, il s’agit bien-là d’harmonie), il semble normal que l’association A. Cavaillé-Coll s’attache à psalmodier la langue de Jean-Baptiste Poquelin sans le moindre accent prononcé, respectant sa grammaire à la lettre, quitte, par duperie, à en oublier le génie.

Sauf, bien sûr, à la mettre au défi d’une modernité à laquelle les changements actuels annoncés sur son site Web puissent nous convaincre que, d’aventure, elle prétende encore y aspirer vraiment.

Bien à vous,
winking smiley
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